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Les pfas dans l’environnement : une crise sous-estimée en suisse

Les pfas dans l'environnement : une crise sous-estimée en suisse

Les pfas dans l'environnement : une crise sous-estimée en suisse

Les PFAS dans l’environnement : une menace silencieuse en Suisse

Le terme « PFAS » ne figure peut-être pas dans votre vocabulaire quotidien, mais ces substances per- et polyfluoroalkylées sont omniprésentes dans notre environnement. Résistantes à l’eau, à l’huile et à la chaleur, ces « produits chimiques éternels » ont révolutionné de nombreux secteurs industriels, tout en laissant derrière eux des impacts environnementaux et sanitaires considérables. En Suisse, pourtant connue pour son engagement écologique, cette crise reste largement sous-estimée. Mais que savons-nous vraiment de la menace des PFAS sur notre sol ? Et surtout, pouvons-nous agir ?

Qu’est-ce que les PFAS et pourquoi faut-il s’en inquiéter ?

Les PFAS regroupent une famille de plus de 4 700 substances chimiques utilisées dans la fabrication de produits du quotidien : revêtements antiadhésifs, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, textiles imperméables, et bien plus encore. Leur utilisation massive s’explique par une géniale propriété chimique : ces composés sont quasi indestructibles. Ironique, n’est-ce pas ? Cette durabilité, qui en fait des alliés de l’industrie, est précisément ce qui cause tant de problèmes dans l’environnement.

Une fois libérés dans la nature, les PFAS ne se dégradent quasiment pas. Ils s’accumulent dans les sols, les cours d’eau, et jusque dans notre chaîne alimentaire. Pire encore : ces substances peuvent avoir des effets toxiques graves sur la santé humaine, comme des perturbations hormonales, une diminution de la fertilité et une augmentation des risques de cancer.

Une situation alarmante en Suisse

La Suisse se vante souvent de la qualité irréprochable de ses ressources en eau. Mais derrière cette image d’Épinal se cache une réalité bien moins reluisante. Des études récentes ont révélé la présence de PFAS dans des nappes phréatiques, des rivières et des lacs du pays. Si ces niveaux restent souvent en dessous des seuils jugés « alarmants » par les normes actuelles, il est crucial de noter que ces seuils eux-mêmes sont de plus en plus remis en question par les scientifiques.

La pollution par les PFAS concerne particulièrement les zones industrielles et les aéroports, où ces substances sont abondamment utilisées, notamment dans les mousses anti-incendie. Prenons l’exemple d’un site de Genève, où une fuite de liquide contenant des PFAS a récemment contaminé un cours d’eau voisin. Bien que des efforts soient faits pour dépolluer ces zones, la tâche est colossale et les moyens limités.

Les limites de la régulation en Suisse

La Suisse prend du retard en matière de régulation des PFAS par rapport à d’autres pays européens. Tandis que l’Union européenne travaille à interdire l’utilisation de nombreuses substances de cette famille, notre pays ne dispose pas encore d’une stratégie nationale claire pour limiter leur présence dans l’environnement. Cette lacune réglementaire pourrait s’expliquer par la complexité scientifique du problème, mais aussi par des intérêts économiques qui freinent les décisions politiques.

En l’absence d’une régulation stricte, la gestion de la pollution devient une responsabilité locale. Par exemple, certaines villes comme Lausanne ont entrepris des études indépendantes pour mesurer les niveaux de PFAS dans leurs eaux, mais ces initiatives restent des exceptions plutôt que la norme.

Un problème qui nous touche tous

À ce stade, vous vous demandez probablement : mais en quoi cela me concerne-t-il directement ? La réponse est simple : les PFAS sont déjà présents dans nos vies, même si vous ne les voyez pas. Une étude menée en Europe a révélé que plus de 99 % des échantillons de sang humain testés contiennent des traces de ces substances.

Les habitants des zones rurales ne sont pas épargnés : les PFAS peuvent également atteindre les zones agricoles via l’utilisation de boues d’épuration contaminées comme engrais. Ces substances s’infiltrent ensuite dans les eaux souterraines, contaminant éventuellement les puits et les systèmes d’irrigation.

Que fait-on pour lutter contre cette crise ?

Face à la crise des PFAS, plusieurs solutions émergent, mais elles nécessitent une volonté politique, des moyens financiers et un effort collectif. Voici quelques exemples :

Comment pouvons-nous agir au quotidien ?

Changer les politiques publiques prend du temps, c’est un fait. Mais vous, en tant que citoyen, pouvez agir dès aujourd’hui. Voici quelques pistes :

Un enjeu crucial pour les générations futures

Si les PFAS constituent une crise sous-estimée, leur impact potentiel sur la santé humaine et sur l’environnement mérite toute notre attention. En Suisse, bien que leur régulation reste limitée, il est encore temps d’agir pour freiner leur propagation et limiter leurs dégâts. Informer, sensibiliser et innover sont les premières étapes d’un combat qui, bien que complexe, est loin d’être perdu d’avance.

La question est claire : allons-nous attendre que cette crise devienne impossible à ignorer, ou saisirons-nous l’opportunité de la traiter avec sérieux dès aujourd’hui ? Le choix nous appartient.

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